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Et si vous preniez un bol d’air vivifiant au cœur du parc national du volcan Arenal au Costa Rica, ce petit pays d’Amérique Centrale sanctuaire d’une nature sauvage ! Le somptueux parc national du volcan Arenal déploie ses nombreux atouts de séduction, entre sa nature omniprésente, son incroyable biodiversité, sa faune et sa flore si particulières. Créé en 1995, il est le siège d’une biodiversité incroyable regroupant plus de la moitié des espèces de mammifères, de reptiles et d’oiseaux pouvant être observées au Costa Rica. Dans le parc national Arenal, sous l’égide du volcan éponyme, on découvre avec des yeux d’enfant émerveillé, une faune et une flore endémiques incroyables, au fil des sentiers percés dans la forêt. Les ornithologues aguerris ou simplement amateurs seront ravis : environ 500 espèces d’oiseaux ont été identifiées dans le parc soit environ 53% de tous les oiseaux du pays… Voyageurs, commençons l’aventure dans la seconde ! Partons découvrir cet éden vert, une nature peuplée de fleurs tropicales multicolores, d’oiseaux et de papillons colorés, de lézards, d’iguanes, de singes hurleurs et de paresseux…

« Marcher au Paradis ou dans l’Eden, O tentation : Accorde-moi une seconde pour succomber. »
(Kate Bush – Pick the rare flower)

 

La flore du parc national du volcan Arenal

Saviez-vous que l’on dénombre plus de 12 000 variétés de plantes au Costa Rica selon l’Institut national de la biodiversité ? Même le botaniste le plus chevronné est surpris pas la richesse de la flore et le nombre de plantes endémiques. Le parc national du volcan Arenal possède une flore très diversifiée en raison de ses paysages variés. Les terres volcaniques étant très riches en minéraux, tout y pousse très bien. Dans la plaine sont cultivés les plantes ornementales et les arbres fruitiers : roses de porcelaine, orangers, cacaotiers, bananiers etc. Les costariciens aiment les fleurs et les plantes : même la plus humble des maisons offre à la vue de tous un magnifique jardin !

Les fleurs de l’arbre à pluie sont semblables à de petites houppettes. Chacune étant formée de filament d'étamines (rose-rouge en haut et blanc à la base).

Fleurs de l’arbre à pluie formées de filament d’étamines (rose-rouge en haut et blanc à la base).

En parcourant les nombreux itinéraires balisés autour du volcan Arenal, vous aurez l’impression d’arpenter un merveilleux jardin terrestre. L’océan de vert est ponctué d’arbres fleuris comme cet arbre à pluie (Samanea saman) et de fleurs tropicales. Les discrètes et majestueuses orchidées font partie des stars locales. On en recense plus de 1400 variétés dont 20% sont endémiques au Costa Rica. De toutes couleurs, tailles et formes, elles nous font voyager dans un univers féerique. On trouve le genre Platystele, une espèce d’orchidée miniature (Platystele tica dont la fleur mesure 1.8 mm de diamètre) mais aussi l’élégante orchidée mauve au cœur blanc « La Guaria Morada », fleur nationale du pays depuis 1939. Véritable trésor national, les Talolingas (Roberto Gutiérrez et Carlos López) lui ont composé une chanson que tous les costariciens connaissent:

« Sobre la tapia entejada
sus pétalos suaves agita
la linda GUARIA MORADA
flor de esta tierra bendita ».
(La Guaria Morada – Los Talolingas)

L’orchidée Bambou doit son surnom à ses tiges aux allures de cannes de bambou. La fleur est rose pâle avec l’extrémité améthyste, et le labelle tacheté.

La fleur de l’orchidée Bambou est rose pâle avec l’extrémité améthyste, et le labelle tacheté.

Les broméliacés, belles plantes exotiques, sont souvent des épiphytes que l’on trouve en grandes quantités dans les forêts tropicales humides. Vous les connaissez sûrement car elles sont très souvent commercialisées en Europe comme plantes d’intérieures en raison de leur floraison spectaculaire ou de leur feuillage original. La plus connue des broméliacées a été introduite en Espagne dès 1493 par Christophe Colomb. Allez, un petit effort de réflexion… Son nom viendrait de son appellation en langue tupi-guarani: naná naná « parfum des parfums ». L’ananas comprend 8 espèces avec des variétés ornementales. On le reconnait à ses longues feuilles rubanées en forme de glaive, piquantes et coriaces. L’ananas est devenu le produit phare du Costa Rica, premier producteur et exportateur au monde. Nous en trouvons sur tous les étals des supermarchés. Qui n’a pas mangé son ananas du Costa Rica ? Pourtant à l’intérieur du pays, ce fruit est plutôt impopulaire. D’anciennes forêts si luxuriantes se sont vues transformées en champs d’ananas qui ont brulé les sols à cause de la quantité énorme de produits chimiques nécessaires à sa production (engrais, herbicides et pesticides). Et certains villages ne pourront plus utiliser l’eau de leur nappe phréatique en raison de l’infiltration de ces produits à travers le sol. Si le danger environnemental est plus qu’évident, l’impact social provoque un malaise grandissant : maladies des travailleurs, faibles salaires et conditions de travail difficile. Le Costa Rica, petit paradis vert a donc encore des défis écologiques à relever : la « Pura Vida » mise à l’épreuve face aux multinationales américaines à la tête des champs d’ananas (Pineapple Development Corporation-Del Monte détient 50% du marché costaricain) !

L’ananas est également recherché comme plante d’ornement. La variété ananas bracteatus a une inflorescence rouge et un feuillage panaché.

La variété ananas bracteatus a une inflorescence rouge et un feuillage panaché.

Mais revenons à la magie de notre jardin exotique avec Monochaetum vulcanicum, une espèce endémique du Costa Rica : de magnifiques fleurs roses sur un fonds de feuilles vertes. Lors de vos randonnées, vous croiserez d’autres espèces remarquables comme les flamboyants Alpinias qui offrent un festival de couleur : rose, blanc ou rouge flamboyant. Tout aussi colorés, les Heliconiassont reconnaissables à leurs inflorescences spectaculaires en épis, dressées ou pendantes colorant la forêt de leurs teintes rougeoyantes. L’Heliconia est particulièrement apprécié des colibris comme cette ariane à ventre gris mais il est traître. La vipère de Schlegel adore se cacher dans ses fruits pour gober un malheureux colibri venu faire ses courses…

« Dans le subconscient des anciens, où naquirent tous les mythes, on ne pouvait croire que la plante et les fleurs ne fussent autre chose que l’apparence que les dieux voulaient bien nous en montrer ».
(De Jean de la Bosschère – La Fleur et son parfum)

L'Héliconia, faux oiseau du paradis, est une beauté tropicale. Ses inflorescences en épis, dressées ou pendantes, sont constituées de bractées très colorées.

L’Héliconia, faux oiseau du paradis, est une beauté tropicale.

Il faut prendre le temps de regarder les différentes plantes accrochées sur les troncs des arbres et scruter attentivement son environnement. Ici des impatiens prospèrent à l’ombre d’une souche, là du gingembre ruche (Zingiber spectabile) dégage une agréable odeur de gingembre, et un peu plus loin c’est un proche cousin: le curcuma longa appartenant aussi à la famille du gingembre. Dans les deux cas, ce sont les rhizomes aromatiques qui sont utilisés pour faire l’épice. Bien qu’attirante, cette étoile de Bethléem (Hippobroma longiflora) doit être manipulée avec une extrême prudence. Aussi appelée « Mort aux vaches » ou « Mort aux cabris », sa sève laiteuse contient des substances irritantes et une petite quantité de sève dans les yeux peut provoquer la cécité. Son ingestion est toxique car elle contient deux alcaloïdes (la lobéline et la nicotine) pouvant provoquer des vomissements, une paralysie musculaire et des tremblements à des doses élevées. Il faut donc se contenter de regarder cette beauté fatale de loin : l’occasion d’admirer la nature dans ce qu’elle a de plus fascinant mais aussi de plus perfide !

Hippobroma longiflora ou Étoile de Bethléem possède de belles fleurs blanches en forme d'étoile à cinq branches et des feuilles allongées et dentelées.

L’Hippobroma longiflora est surnommée l’Étoile de Bethléem.

 

La faune du parc national du volcan Arenal

Pénétrer une nature intacte, s’inviter dans un écosystème préservé, c’est précisément ce qui fait l’attrait du Costa Rica. Les écosystèmes du parc national du volcan Arenal sont très variés et il est assez facile d’observer certains animaux : iguanes, coatis, toucans, grenouilles, mais aussi de nombreuses espèces d’oiseaux. Chaque année, de nouveaux spécimens sont découverts comme Kermit la grenouille alias Hyalinobatrachium dianae, sosie du célèbre personnage du Muppet Show, débusquée en 2015 dans la forêt pré-montagneuse de Talamanca au Nord-Est du Costa Rica. Elle appartient à la famille des Centrolenidae, dont les espèces sont appelées « grenouilles de verre ». Les contes de fée nous ont habitués aux pantoufles de verres et aux grenouilles se transformant en prince charmant après un doux baiser, mais une grenouille de verre ? Vue de dos, cette petite grenouille de verre mesurant en moyenne 2 centimètres semble banale. Pourtant, malgré sa petitesse, elle coasse comme une grande. C’est un aperçu de son ventre qui révèle son anomalie anatomique : la peau de son abdomen est translucide si bien qu’il est possible de distinguer ses organes. Il n’existe aucune explication précise pour l’évolution de cette complète transparence ventrale mais cela n’empêche pas les chercheurs de proposer des hypothèses en attendant de percer le secret de la grenouille de verre à minuit après un bal…

La grenouille de verre mesure en moyenne 2 cm. Vue de dos, elle parait commune et d’une couleur verte, mais dès qu’on voit son ventre, on comprend ce qui lui vaut ce surnom.

La grenouille de verre mérite bien son nom lorsque l’on voit son ventre.

Quelles autres surprises nous réserve encore cette incroyable Arche de Noé ? Le coati à nez blanc se rencontre fréquemment dans le parc national du volcan Arenal surtout que ce mammifère est curieux et peu farouche. Reconnaissable à son long museau pointu blanc dont la truffe noire est souvent très mobile, le coati est un animal social qui vit en groupe de 4 à 25 individus. Les coatis passent la majeure partie de leur journée à chercher de la nourriture et ne s’interrompent que de temps en temps pour se laver… Hé oui, ils sont de la même famille que les ratons laveurs ! Excellents grimpeurs, leur queue leur sert de balancier lorsqu’ils grimpent et se déplacent dans les arbres.

Le coati à nez blanc ou coati brun a un pelage marron. Des taches blanches sont présentes autour des yeux, du museau et sur les joues, d’où le nom de cet animal.

Le coati à nez blanc (ou coati brun) doit son nom aux taches blanches sur son museau.

Ces arbres, les coatis doivent parfois les partager avec les singes hurleurs, qui servent accessoirement de réveille-matin par un cri, façon sergent-chef : un long hurlement, rauque et lugubre ! Avec un cri pareil qu’on entend jusqu’à plusieurs kilomètres, on s’attendrait à voir débarquer King-Kong en personne… Il n’en est rien: ce singe mesure 50 à 70 centimètres avec la queue, qui lui sert de 5ème patte. Si les coatis passent leur journée à chercher à manger, le singe hurleur paresse, passant les ¾ de sa journée à se reposer. Lorsqu’il se sent en danger, le singe hurleur prend la tangente en hurlant – il faut bien mériter son statut d’animal le plus bruyant au monde figurant dans le livre des records – mais aussi en laissant tomber quelques défécations sur son agresseur. Toutes les rencontres animalières sont donc possibles en se baladant sur les sentiers du parc: un iguane grimpant sur un arbre tandis qu’un écureuil en descend. Avec un peu de chance, votre route croisera celle d’un pécari, d’un tapir, d’un singe capucin, d’un paresseux, d’un agouti (Dasyprocta punctata) ou plus improbable celle d’un jaguar. L’agouti est un animal très agile possédant une ouïe et un odorat très développés. Cela lui permet de détecter facilement les fruits qui viennent de tomber et de retrouver les fruits qu’il enterre. Il fait des réserves en enterrant des graines à différents endroits. Les graines qu’il oublie germent, ce qui permet à la forêt de se régénérer. C’est pour cette raison qu’on le surnomme parfois « le jardinier des forêts ».

Le singe hurleur noir possède une longue queue préhensile dont il se sert comme d’un 5ème membre.

Le singe hurleur noir possède une longue queue préhensile dont il se sert comme d’un 5ème membre.

 

Le parc national du volcan Arenal: un parc peuplé d’oiseaux exotiques !

Environ 500 espèces d’oiseaux ont été identifiées dans le parc national du volcan Arenal soit environ 53% des oiseaux présents au Costa Rica: un vrai paradis pour les ornithologues de tout poil ou plutôt de toute plume. Comment ne pas tomber sous le charme devant la grande diversité d’oiseaux exotiques présents et leur chant paisible et mélodieux agréable à écouter en pleine nature. Mais une question me taraude: saurez-vous les distinguer ?

Le toucan tocard ou toucan de Swainson a un plumage sombre, un grand bec bicolore avec une bande supérieure couleur citron. Ses pattes sont de couleur bleue.

Le toucan tocard ou toucan de Swainson

Commençons par l’un des oiseaux iconiques du Costa Rica: le toucan ! Levez la tête car ils vivent le plus souvent dans les hauteurs des arbres. Le plus populaire de la famille, qui compte 6 espèces présentes dans le pays, est le toucan à carène appelé aussi toucan arc en ciel. Il est célèbre pour son bec dont les couleurs ressemblent à un arc-en-ciel.  Le plus commun est le toucan tocard ou toucan de Swainson (Ramphastos ambiguus) avec son grand bec bicolore et ses pattes bleues. On trouve aussi l’araçari à collier(Pteroglossus torquatus). Les toucans ne sont pas faciles à observer, car ils se cachent souvent dans les hauteurs des arbres. S’ils possèdent un vol aérodynamique et gracieux au-dessus de la cime des plus grands arbres, leur démarche à terre est assez maladroite et sautillante. Tous sont reconnaissables à leur long bec à la forme si caractéristique, qui représente entre 30 et 50 % de leur surface corporelle. D’ailleurs, en Amérique Centrale, le toucan est surnommé « banane volante ». Ce bec creux et léger est composé de kératine, comme nos ongles et grandit tout au long de la vie de l’oiseau pour compenser son usure du fait de son usage.

« Si quelqu’un voyait un toucan pour la première fois, il prendrait sa tête et son bec, vus de face, pour un de ces masques à long nez dont ont épouvante les enfants. Ce bec mince et faible, loin de servir, ne fait que nuire à l’oiseau, qui ne peut en effet rien saisir, rien entamer, rien diviser ».
(Histoire naturelle – Georges-Louis Leclerc de Buffon, naturaliste du 18ème siècle)

Mais à quoi sert un tel bec ? A sentir ? Et bien non puisque les toucans, comme l’immense majorité des oiseaux, n’ont pas d’odorat. A chanter ? Selon certains ornithologues, le bec pourrait en effet servir de caisse de résonance pour augmenter la portée du chant. A séduire ses partenaires ou à intimider ses ennemis ? L’hypothèse la plus répandue est que le bec des toucans leur sert surtout à atteindre les fruits situés aux extrémités fragiles et fines des branches, qui ne supporteraient pas leur poids. Mais c’était sans compter une nouvelle piste canadienne… Observé en thermographie infrarouge, des chercheurs ont montré que les toucans utilisent leur bec, très irrigué par des vaisseaux sanguins, pour diminuer la chaleur de leur corps. En l’espace de quelques minutes, le toucan peut ainsi faire augmenter ou diminuer la température de son bec de 10 degrés. Le bec est un remarquable un radiateur climatiseur, à l’instar des oreilles des éléphants ! Mais on estime que ce bec radiateur serait quatre fois plus efficace que les oreilles des éléphants connues pour jouer ce rôle. Lorsqu’ils se reposent, les toucans placent souvent leur bec dans les plumes du dos en tournant la tête ou peuvent même le glisser sous une aile… comme pour le tenir au chaud sous la couette en plume véritable. Rien de meilleur pour passer une bonne nuit !

Le Calliste à coiffe d'or est un petit oiseau de 13 cm environ. Reconnaissable à sa tête d’un jaune intense, il arbore un splendide plumage bleu et noir scintillant.

Le Calliste à coiffe d’or

Plus difficile maintenant. Voici une autre famille d’oiseaux très répandue au Costa Rica: les Thraupidae, une famille de passereaux constituée d’une centaine de genres et de près de 400 espèces telles que les Tangaras, les Callistes ou encore les Guit-guit. L’avenir ornithologique appartient à ceux qui se lèvent tôt ! Pour observer ces oiseaux, il faut plutôt être un lève-tôt car ceux-ci sont particulièrement actifs au lever et au coucher du soleil ! En effet, dès le réveil, ils partent en quête de nourriture et doivent également défendre leur territoire. Ensuite il faut être patient… Mais chut, voici que commence le défilé matinal haut en couleur: tout de bleu vêtus, voici le guit-guit saï et le tangara evêque, puis succède le Calliste à coiffe d’or (Tangara larvata), également appelé Tangara Fanny ou Tangara à tête jaunâtre. Comme de nombreux tangaras, il se déplace en couple ou en tout petit groupe comprenant d’autres espèces. D’ailleurs voici madame et monsieur Tangara émeraude ou guit-guit émeraude (Chlorophanes spiza). Le mâle a un plumage émeraude à bleu-vert vif sur tout le corps tandis que la femelle a un plumage vert-pomme plus terne. On retrouve ce même dimorphisme sexuel chez le tangara à croupion rouge: le mâle, bien nommé, est immanquable avec bec bleu, son plumage noir et son croupion rouge écarlate. La femelle est très différente: on retrouve le bec bleuté distinctif, mais son plumage est fauve et sa tête grisâtre… Elle doit préférer se faire appeler par un autre nom ! Si les tangaras arborent un magnifique plumage coloré, ils sont généralement de piètres chanteurs. On ne peut pas tout avoir… Autre caractéristique intéressante, ces oiseaux pratiquent l’élevage participatif au cours duquel les jeunes de la précédente nichée assistent leurs parents.

Le Tangara ceinturé est un oiseau au plumage noir avec un collier rouge couvrant la nuque, le cou et le ventre. Son bec est bleu et ses pattes sont bleu-gris.

Le Tangara ceinturé est doté d’un plumage noir avec un collier rouge couvrant la nuque, le cou et le ventre.

On pensait le défilé matinal touchant à sa fin. Mais se succèdent encore un tangara ceinturé, un tangara à dos rayé puis un saltator des grands bois, avec son plumage olive, ses sourcils blancs et sa gorge chamois bordée de noir. Les couleurs variées du plumage sont dues à des pigments (les mélanines – noir – et les caroténoïdes – jaune au rouge) qui se mettent en place au cours de la mue. Ces pigments absorbent une partie de la lumière ou ils la diffractent. Ainsi l’absorption de la lumière verte et bleue par un pigment renverra du rouge vers l’œil. Mais il existe un second mécanisme dit « structural »:  les couleurs structurelles sont des décompositions de la lumière par diffraction, cette diffraction étant réalisable grâce à la nanostructure des plumes. Il faut savoir par exemple que les pigments bleus n’existent pas chez les oiseaux: les magnifiques camaïeux de bleu sont donc des couleurs structurales. L’avantage est que ce beau plumage bleuté ne ternit pas avec l’âge contrairement à nos cheveux qui deviennent gris: ils gardent un bleu intense et inaltérable à vie. Les scientifiques ont montré que de minuscules trous de taille variable au niveau des barbules de la plume permettent l’obtention de couleurs différentes. En effet, lorsque la lumière atteint l’un des trous, elle est réfléchie différemment suivant le diamètre de celui-ci. Par exemple, des trous qui mesurent 150 nanomètres vont donner une coloration bleue au plumage alors que des trous de 200 nanomètres vont lui induire une coloration blanche. Mais pour certaines teintes de nos tangaras, le réseau « des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous » ne suffit pas ! Afin d’obtenir une coloration noire ou tout du moins sombre, la mélanine devient nécessaire. La couleur la plus difficile à obtenir pour le plumage est le vert car il faut des trous d’un diamètre adéquat en plus de pigments jaunes. C’est une combinaison de mécanismes encore mystérieuse entre différents pigments et des phénomènes optiques qui permet une si grande variété de couleurs. Cet art des nanostructures créant de la couleur, inspiré directement par la nature, est une constante source d’inspiration pour les scientifiques en mal d’imagination. Imiter les plumes d’oiseaux pour recréer les couleurs chatoyantes de la nature ouvre de nouvelles perspectives dans la création de couleurs synthétiques pour les peintures ou pour les vêtements qui ne terniraient plus au lavage !

 

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