- 1 Le Parc National Carara: le sanctuaire des Aras rouges et des crocodiles au Costa Rica
- 2 Observer les crocodiles sur la rivière Tárcoles
- 3 Observer l’ara rouge: un oiseau rare du parc national Carara
- 4 Faire une randonnée sur les sentiers du parc national Carara
- 5 Découvrez mes autres articles sur le Costa Rica
Le parc national Carara et le parc national Manuel Antonio sont deux parcs situés sur la côte Pacifique du Costa Rica. Deux parcs, deux ambiances très différentes: à vous de choisir en fonction de vos envies ! Marquant la transition de la forêt tropicale à la forêt tropicale sèche, le Parque Nacional Carara, moins connu, possède une gamme très diversifiée d’habitats et d’animaux sauvages. On se balade tranquillement dans la forêt sur des parcours balisés mais non aménagés. Attention, voir un animal dans cette jungle verte est un évènement rare que l’on se doit d’apprécier à sa juste valeur… ils ont tellement d’endroits où se cacher ! Le second parc, Manuel Antonio est d’un tout autre style. Dans ce parc national, le plus petit et le plus populaire du pays, tout est aménagé pour le tourisme. Vous y trouverez des forêts tropicales, des plages, des lagunes, une faune abondante mais aussi des guides, des vendeurs et des groupes de touristes à foison…
Le Parc National Carara: le sanctuaire des Aras rouges et des crocodiles au Costa Rica
Amateurs de reptiles et passionnés d’oiseaux, ne manquez surtout pas le Parc National Carara ! Situé à 90 kilomètres de San José, la capitale du Costa Rica, dans la province de Puntarenas, le Parque Nacionale Carara joue l’important rôle de zone de transition entre les forêts sèches et les forêts humides de la région du Pacifique. Le parc était à l’origine une réserve biologique créée le 27 avril 1978 puis transformée en parc national en novembre 1998. Bien qu’assez petit (52 km2), il offre une grande biodiversité. La faune aviaire y est impressionnante et l’on peut notamment observer l’ara rouge, un oiseau rare, en danger d’extinction. Le nom du parc est antérieur à l’arrivée des espagnols au Costa Rica: les indigènes huertares donnait le nom de Carara au fleuve qui y passe, ce qui en huertar, signifie «río de los lagartos» (fleuve des lézards). Pas étonnant donc que l’on trouve, sur les rives du Rio Tárcoles, d’énormes crocodiles lézardant au soleil…
Observer les crocodiles sur la rivière Tárcoles
C’est sur la rivière Tárcoles (Rio Tárcoles) que l’on pourrait presque qualifier de fleuve, que l’on observe des crocodiles américains prenant le soleil sur les rives. Ce cours d’eau, l’un des plus longs du Costa Rica (100 kilomètres), mais aussi le plus pollué du pays, est le repère des crocodiles. Une colonie de plus de 200 sauriens a élu domicile sur les rives du Rio Tárcoles, peu gênée par la saleté ambiante ! Depuis le pont de Tárcoles, on se glisse parmi les nombreux touristes pour observer les crocodiles américains qui digèrent paresseusement sur les bancs de vase à marée basse. Quels impressionnants spécimens ! Il faut dire que c’est l’une des plus grandes espèces de Crocodiliens qui existent: le crocodile américain peut dépasser 6 mètres de long et peser jusqu’à 500 kilos.
« C’est l’heure où le long crocodile
Languissamment s’étire et baille
Et fait glisser les eaux du Nil
Sur l’armure de ses écaillesL’eau du Nil… l’eau du Nil…
Il ouvre gaiement sa gueule mutine
Et sort une griffe ainsi qu’un gros chat
Avale trois poissons qui passaient par là
Et va digérer sur l’onde paline. »
(Aventures d’Alice au Pays des Merveilles » de Lewis Carroll – C’est l’heure où le long crocodile)
En s’aventurant dans la mangrove, on peut aussi observer des caïmans à lunettes. Le crocodile américain se distingue de son proche cousin le caïman par la forme en V de sa tête et par un museau pointu. Il se distingue des autres Crocodiliens par la quatrième dent de sa mâchoire inférieure, qui pointe vers le haut lorsque la gueule est fermée. Il arbore aussi une bosse proéminente sur le museau entre les yeux et les narines.
Le crocodile américain est à l’aise dans l’eau où il progresse à l’aide des mouvements ondulatoires de sa queue, et se dirige ou freine à l’aide de ses pattes palmées. Il est également très agile sur la terre ferme où il est capable d’accélérations foudroyantes. Bref, difficile de lui échapper s’il a fait de vous sa proie que ce soit dans l’eau ou sur terre. Sinon, la journée, il se repose sur la terre ferme en emmagasinant la chaleur du soleil, tout en régulant sa température interne en gardant la gueule ouverte. Comme les autres Crocodiliens, le crocodile américain émet des sons pour communiquer avec ses congénères: toussotements, grognements ou cris.
Sa méthode de chasse est assez basique mais terriblement efficace. Très réceptif aux infrasons émis par les vibrations dans l’eau, il se laisse dériver, les yeux et les narines pointant au-dessus de la surface, à l’affût d’une proie. Il attaque alors par surprise la malheureuse proie qui s’est approchée trop près de lui… Ce saurien possède des capacités spécifiques comme ses triples paupières ou la possibilité de fermer les narines et les oreilles en plongée. Il est aussi capable de s’élever à près d’un 1,5 mètres de hauteur pour capturer un oiseau grâce à l’impulsion qu’il peut produire avec sa queue.
Observer l’ara rouge: un oiseau rare du parc national Carara
L’Ara rouge (Ara macao) ou le « lapa roja », comme l’appellent les Costariciens est la vedette du parc national Carara. Mais si, vous l’avez sûrement déjà vu… sur une bouteille: « Quand c’est trop c’est TROPICO ! Coco ! ». L’Ara rouge mesure jusqu’à 86 centimètres et peut atteindre l’âge canonique de 80 ans ! Reconnaissable à son corps et à sa longue queue rouge vif, à ses ailes bleues et jaunes, ce sublime perroquet multicolore est en voie de disparition malgré les programmes de préservation mis en place. L’Ara rouge est la victime de la cupidité de certains, la première cause de la disparition de cette espèce au Costa Rica étant le braconnage. Ce magnifique oiseau est ainsi victime de sa beauté ! Il est de plus en plus difficile d’observer cet oiseau en dehors du parc national Carara. Si vous êtes chanceux, vous pourrez l’apercevoir en fin d’après-midi, lors de sa migration entre la forêt tropicale et les mangroves situées à l’embouchure de la rivière. Restez attentif et vous entendrez peut-être son cri caractéristique juste avant de voir s’envoler un couple sur fond de ciel bleu. Les couples appariés volent toujours de concert, leurs ailes se touchant presque. Pour la petite histoire, notre Coco Tropico est un oiseau très fidèle. Lorsque l’Ara rouge s’est choisi un partenaire, il lui reste fidèle pour la vie ! Ils ne se séparent jamais, sauf pendant la couvaison.
Parmi la faune qui peuple le parc, on peut aussi observer plus de 400 espèces différentes d’oiseaux. On peut y croiser des échassiers comme les hérons, les aigrettes, les ibis blancs, les jacanas et les spatules rosées. Parmi les oiseaux couramment aperçus, on peut aussi citer les trogons, la Conure de Finsch, le pic masqué, le tangara à tête grise, la pione à tête bleue, ou encore le jacamar à queue rousse pour ne citer que ceux-là. Bref, le parc ravira les ornithologues amateurs ou confirmés.
Faire une randonnée sur les sentiers du parc national Carara
Même si une grande majorité de voyageurs ne s’arrête que quelques minutes pour observer la grande colonie de crocodiles, le parc national Carara mérite un arrêt prolongé pour profiter de la grande variété de ses habitats. Ce parc national est le seul à abriter une forêt de transition, qui se traduit par une grande diversité de flore et faune: les espèces propres aux forêts sèches et humides y convergent. Deux sentiers plats et bien balisés permettent de découvrir la végétation dense et luxuriante du parc national Carara. On peut découvrir la nature sans effort physique !
- Sendero Las Aráceas: une boucle facile de 1,1 kilomètre
- Sendero Quebrada Bonita: une boucle facile de 1,3 kilomètre
Un autre sentier (Sendero Laguna Meandrica) longe la rivière Tárcoles sur environ 4 kilomètres. Ce sentier est fermé pendant la saison des pluies (de fin août à mi-novembre) car l’eau de la rivière a tendance à déborder…
Il est temps de passer aux choses sérieuses ! Nous sommes prêts à vivre l’expérience; s’enfoncer au cœur de la forêt c’est un peu comme pénétrer dans une immense serre sauvage, luxuriante et désordonnée. Le parc possède une flore riche de plus de 700 espèces végétales. Dans ce milieu où les arbres sont toujours verts et enchevêtrés de plantes grimpantes et de lianes qui pendent comme des cordages, nous faisons la connaissance des espèces endémiques comme « Cafecillo » (Erythrochiton gymnanthus). L’arbuste de Cafecillo est une plante endémique mystérieuse: on ne sait pas pourquoi elle pousse à cet endroit, ce qui la pollinise ou comment ses graines se propagent. Cet arbuste de 1,5 à 6 mètres de haut appartient à la famille des Rutacées comme les orangers et les citronniers. A ne pas confondre avec la famille des Rubiacées à qui appartient le caféier.
Le long du sentier, nous nous arrêtons afin d’observer d’autres curiosités végétales: l’alocasia se dresse fièrement au bord du chemin tandis que Bravaisia integerrima arbore ses racines ramifiées appelées racines aériennes qui peuvent pousser à 2 mètres au-dessus du sol. Ces racines emprisonnent la matière organique qui s’accumule. En raison des températures et de l’humidité élevées, cette matière organique subit un processus de dégradation, assurant des nutriments aux arbres. La forêt compte de nombreux Guanacaste ou oreille cafre (Enterolobium cyclocarpum), des Ojoche ou Noix-pain (Brosimu costaricanum) ou encore des Christopher ou Cristobal (Platymiscium pinnatum) ainsi que de belles variétés d’héliconias et d’orchidées. On y trouve aussi l’Espavel (Anacardium excelsum) avec ses grandes racines qui serpentent sur le sol. Il domine les autres arbres et peut atteindre une hauteur de 50 mètres pour 3 mètres de diamètre. Ces arbres géants, dit émergents, surplombent la canopée et ont besoin d’énormes racines de contrefort pour résister aux intempéries, notamment aux assauts du vent. Certaines racines de contrefort sont en forme de triangle, d’autres ont des formes plus sinueuses comme d’étranges draperies.
Il y a également une très belle faune à observer dans le parc national de Carara. Mais pour photographier les animaux de la forêt tropicale, il faut les prendre par surprise car la plupart sont craintifs, nocturnes ou fuyants: c’est un défi de les fixer sur un cliché ! Des singes, des paresseux, des agoutis, des ocelots, des pécaris sont quelques-unes des espèces animales que l’on peut croiser dans le parc avec beaucoup de chance… Nous nous contenterons de quelques écureuils et d’iguanes !
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