G’day,
Nous quittons le désert des Pinnacles et ses extraordinaires formations pour poursuivre la route vers le nord, en suivant l’océan indien et ses belles plages entrecoupées de villages de pêcheurs – Être heureux dessus / Être sur un bateau / Je rêve d’eau / Mais d’océan / Ah! L’océan / Pêcher des poissons dedans (Laurent Voulzy –Le rêve du pêcheur) comme Jurien Bay. Imaginez d’immenses étendues de sable blanc léchées par les déferlantes de l’océan indien seul(e) sur le sable / les yeux dans l’eau à regarder les dauphins qui jouent entre eux. Pas question ici de plages privées: il suffit d’étendre sa serviette pour s’approprier un coin de paradis aussi longtemps que vous le souhaitez. Cependant il faut bien reconnaître que, même si ces plages font rêver, s’y baigner est une autre histoire… C’est la saison d’hiver et l’eau est glacée (enfin pour moi !). Si la route ne longe pas tout le temps le bord de l’océan, on devine aisément qu’il n’est jamais très loin car au milieu de la végétation verdoyante, on aperçoit à intervalle réguliers d’immenses dunes de sable blanc.
Juste avant d’arriver à Kalbarri National Park, nous longeons un immense lac salé… non, non vous ne rêver pas, vous n’avez pris aucune substance illicite, la couleur de l’eau est bien rose ! S’étendant sur 1800 kms2, le parc de Kalbarri recèle d’immenses falaises de grès rouge abruptes qui plongent dans l’océan indien où l’on aperçoit des baleines qui bondissent au large. De nombreuses et agréables balades jalonnent ces falaises côtières déchiquetées aux roches colorées comme à Pot Alley. Ces bandes de sable multicolores compactées se sont déposées par couches successives il y a 400 millions d’années (vous vous souvenez: Yonks). Au coucher du soleil, les couleurs changent totalement et la côte prend alors une couleur dorée comme en témoigne Natural Bridge. Le crépuscule est aussi l’heure à laquelle les autochtones sortent pour profiter des derniers rayons du soleil. Nous croisons l’un d’entre eux, la peau dorée avec de magnifiques et grands yeux bleus… on en pincerait presque pour lui ! Si, si je suis sûre mesdames que sous cette apparente carapace dorée bât un petit cœur tendre.
Loin des côtes, le parc de Kalbarri offre un tout autre visage avec la Murchison river qui serpente au fond de gorges escarpées avant de déboucher dans la Gantheaume Bay. Là aussi les gorges offrent une palette de couleurs incroyables contrastant avec la blancheur des eucalyptus qui poussent à même la falaise; mère nature est décidément une formidable artiste !
Nous continuons notre remontée vers le nord (toujours à la recherche du drop bear ?) en direction de Shark Bay, classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1991. Shark Bay est une grande échancrure dans l’océan indien… elle se divise en deux mers intérieures immenses… soit un peu plus que la superficie du Finistère (toujours pour nos amis bretons !). Le nom aborigène de cette région est Catharrugudu ce qui signifie « eaux jumelles ». Cette baie est aussi l’endroit où le premier européen débarqua et posa le pied sur le contient australien, le hollandais Dirk Hartog en 1916. Là encore, la magie d’Oz opère car notre route croise un éventail de créatures uniques au monde. Pour commencer par les plus anciennes, Hamelin Pool est le seul endroit au monde où les stromatolithes continuent de croître. « Mais qu’est-ce que cette chose ? » me direz-vous ! OK, je vous l’accorde, les stromatolithes ne sont pas très «photo-hygiéniques», pardon, photogéniques mais un peu de respect pour ces formes de vie primaires qui auraient été à l’origine de la vie sur Terre ! Ces formations calcaires sont le fait de cyanobactéries (algues bleues) quasiment identiques à celles qui existaient il y a 3,5 milliards d’années et qui ont contribué à la formation de l’atmosphère… Conclusion, nous devons notre existence à ces monticules d’apparence rebutante : elle est pas belle la vie ?
La Shell Beach (plage aux coquillages) longue de 60 kms, est recouverte de minuscules coquillages (11 mm en moyenne) empilés sur une épaisseur de 5 à 10 mètres, dont la plupart sont des « Fragum erugatum » (un bivalve). On ne trouve pas un seul grain de sable… il faudra revenir dans quelques milliers d’années ! Ces minuscules coquillages étaient jadis exploités comme matériaux de construction à Denham (son église anglicane est notamment construite en briques de coquillages… et c’est plutôt curieux). L’autre particularité de Denham est d’être la ville la plus à l’ouest de l’Australie… ce qui ne veut pas dire que ses habitants sont « complètement à l’ouest » (ou Dill en australian slang !).
Le François Peron (un lointain cousin de Loïc ?) National Park couvre toute la péninsule au nord de Denham se caractérise par ses broussailles basses, ses lacs salés, ses dunes de sable rouges et son Big lagoon: des dunes de sable rouge, une plage de sable rose et une eau transparente… un vrai petit coin de paradis !
Un magnifique lever de soleil sur Monkey Mia qui donne à sa plage des reflets rosés. Nous nous sommes levés aux aurores pour attendre l’arrivée de Flipper & Co. En attendant l’arrivée des vedettes du show, pélicans et tortue assurent la première partie pour faire patienter la foule. Mais les voici, les voilà: les dauphins sont arrivés, sans se presser… pour manger… Picollo, Shock, Surprise, Puck, Nicky… Tout le monde il est beau / Tout le monde il est beau / Tout le monde il est grand / Assez grand pour tout l’monde (Zazie – Tout le monde il est beau).
Pour terminer le séjour à Shark bay, nous avons retrouvé la Castafiore (sans Tintin… quoique il y avait peut-être un Crested Pigeon dans le coin ?) faisant ses vocalises sur la plage ! Et puis un lever de soleil magnifique appelant un coucher de soleil, c’est au crépuscule que la plage de Monkey Mia revêt des couleurs extraordinaires… Bye Bye Shark Bay, « ce n’est qu’un au-revoir » et catch ya later.