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« Auprès de mon arbre, je vivrais heureux » chantait Brassens. Au Japon le « shinrin yoku » ou « bain de forêt » est reconnu comme une thérapie médicale et réunit des millions d’adeptes. Enlacer un arbre et fermer les yeux pour rester attentif à toutes les perceptions environnantes:  se laisser bercer par le chant des oiseaux et le bruit du vent dans les branches, sentir l’odeur des feuilles et le contact de l’écorce… Ce « Tree hugging » a aussi des adeptes aux Etats-Unis, en Finlande et même en France. Vénérables, les arbres le sont par milliers sur notre planète. Trésors de biodiversité, ils abritent une vie foisonnante et ils ont traversé le temps, dépassant parfois le millénaire. Branchages tordus aux allures de silhouettes humaines, racines tentaculaires dévalant des rochers à la recherche de terre nourricières, géants comptant parmi les plus vieux organismes sur Terre dont les cimes semblent caresser le ciel, les arbres invitent au rêve et à l’imagination.

« Les animaux sont bien gentils, ils sont drôles, ils me font rire, mais vous ne pouvez pas compter dessus parce qu’ils bougent et ils ne seront plus là le lendemain. Tandis que vous pouvez compter sur l’arbre. »
(La vie des arbres de Francis Hallé)

Découvrez en images les plus beaux arbres du monde, centenaires, géants ou insolites, ces arbres racontent une histoire et défient les forces de la nature. Ce tour du monde des arbres les plus insolites de la planète nous rappelle que la nature est sublime et qu’il faut tout faire pour la protéger. Le monde compte plus de 60 000 espèces d’arbres différentes, dont 9 600 au moins sont menacées d’extinction. Selon un rapport publié en septembre 2021, le changement climatique et l’exploitation forestière pourraient être responsables de la disparition d’un tiers des espèces d’arbres à travers le monde. Prenez donc le temps d’admirer ces êtres vivants qui nous entourent et ne vous pressez pas, ils seront encore là quand vous passerez les voir. Pour eux, le temps n’a pas la même dimension que pour nous. Du Chili à l’Australie, en passant par l’Argentine, le Costa Rica, Cuba, le Canada, les États-Unis, le Cap Vert, l’Afrique du Sud, la Namibie, Madagascar, L’Ecosse et la Laponie, on vous emmène dans un tour du monde des arbres les plus dingues de la planète. Seriez-vous prêt à prendre un billet d’avion pour contempler ces arbres extraordinaires ?

 

Des arbres géants centenaires, trésors de biodiversité

Qu’est-ce qui rend les arbres si captivants ? Est-ce le fait qu’ils résistent à l’épreuve du temps depuis des millénaires ? Les arbres ne vieillissent pas comme nous et chez eux, la longévité peut se compter en siècles voire en milliers d’années. Difficile parfois de leur donner un âge précis ! Les experts ne peuvent être affirmatifs qu’à quelques siècles près. Peu importe ! Ces arbres anciens ont témoigné de la montée et de la chute des civilisations et ont survécu aux changements climatiques. Des vénérables à admirer des États-Unis à la Namibie…

 

Le Sapin de Douglas, l’arbre roi de la forêt (Cathedral Grove Parc Provincial de MacMillan, Canada)

Le sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesii) est l’un des plus grands conifères indigènes du Canada mesurant de 60 jusqu’à 100 mètres de hauteur, avec un tronc de 1 à 3 mètres de diamètre. Sa durée de vie est d’environ 300 à 400 ans en moyenne. Ce résineux pousse dans les Rocheuses depuis la Colombie Britannique et s’étend surtout dans la partie méridionale du Plateau intérieur. Le parc Provincial de MacMillan abrite d’anciens sapins de Douglas dans une zone connue sous le nom Cathedral Grove. Certains arbres ont plus de 800 ans et 9 mètres de circonférence, pour une hauteur dépassant 50 mètres. Le sapin de Douglas supporte assez bien les sécheresses estivales et les grands froids hivernaux. Ses feuilles et ses aiguilles dégagent un parfum de citronnelle lorsqu’on les froisse. Ce beau sapin est devenu roi de la forêt en raison de sa croissance rapide et rectiligne – c’est un arbre au port conique et au tronc droit – et d’un bois aux excellentes qualités techniques utilisé pour les constructions navales, boiseries d’intérieur et d’extérieur, parquets, poteaux, panneaux, pâte à papier etc. Un must pour l’industrie du bois !

Le parc Provincial de MacMillan au Canada abrite d'anciens sapins de Douglas dans une zone connue sous le nom Cathedral Grove.

Ouest Canadien: le Sapin de Douglas dans le parc MacMillan à Cathedral Grove

 

Le Baobab, le seigneur de l’eau (Allée des Baobabs, Madagascar)

A Madagascar, poussent six des huit variétés de Baobabs. Ils sont majestueux, ils ont parfois plusieurs centaines d’années et ils sont l’un des symboles de l’île de Madagascar. C’est dans la région du Menabe au sud-ouest de Madagascar que se trouve la célèbre Allée des Baobabs, formée par un alignement d’une douzaine de ces colosses de 30 mètres de haut et de 7,5 mètres de diamètre. Ces « arbres bouteilles » sont précieux pour les habitants de l’île qui les utilisent pour le bois, en extraient de l’huile, des noix, des résines, des fibres, cueillent des légumes et même des fruits qui servent de médicaments. Dans le sud de Madagascar qui ne connaît pas la pluie, ou presque pas, les baobabs se transforment en citernes. Son gigantesque tronc au bois imputrescible est le réservoir idéal pour stocker l’eau.

Les baobabs de Madagascar ou « arbres bouteilles » sont précieux pour les habitants de l’île qui les utilisent pour le bois ou comme citerne d’eau.

Madagascar: les Baobabs ou arbres bouteilles

 

L’Araucaria, l’arbre national chilien qui a vu les dinosaures (Patagonie, Chili)

L’araucaria araucana, ou « désespoir des singes » est l’arbre national du Chili. Plus connu sous le nom de pehuèn (langue des Mapuches), on le trouve dans le nord de la Patagonie chilienne, dans les régions andines de Biobío et de Araucanía. C’est une espèce millénaire: elle daterait du jurassique et elle aurait donc côtoyé les dinosaures ! Ce conifère unique a une écorce grise, ridée comme une peau d’éléphant et des feuilles vert sombre, aplaties et piquantes, en forme d’écailles coriaces ! Avec sa silhouette pyramidale élancée, il peut atteindre les 40 mètres de haut et son tronc mesure entre 1 à 1,5 mètre de diamètre. Arbre national du Chili et arbre sacré du peuple Pehuenche, l’araucaria est le symbole de la liberté d’un peuple, de la résistance à l’oppression comme l’a chanté le poète Pablo Neruda dans son « Ode à l’araucaria ».

L’araucaria araucana, ou « désespoir des singes » est l’arbre national du Chili. On le trouve dans le nord de la Patagonie chilienne, dans les régions andines de Biobío et de Araucanía.

L’araucaria ou « désespoir des singes », l’arbre national du Chili

 

La Welwitschia, l’un des arbres les plus étranges de la planète (Désert du Namib, Namibie)

Les Welwitschiaceae ne se composent que d’une seule espèce, Welwitschia mirabilis, véritable curiosité botanique. L’espèce welwitschia présente une longévité de plusieurs siècles (jusqu’à 2000 ans selon certains auteurs). Elle pousse aujourd’hui exclusivement dans le désert du Namib, le long d’une bande côtière de moins de 200 kilomètres de large, depuis la Namibie jusqu’à l’Angola. C’est un arbre au tronc court et épais, en forme de toupie, dont la hauteur au-dessus du sol ne dépasse pas dix centimètres. Ce tronc se termine par un disque, en bordure duquel se développent uniquement deux feuilles opposées, épaisses et coriaces. Ces feuilles ont une croissance continue tout au long de la vie de l’arbre, et peuvent atteindre des dimensions de 2 à 4 mètres. Le plus grand individu connu, « The Big Welwitschia », atteint 1,4 mètres de hauteur et 4 mètres de diamètre avec son feuillage. Sous l’effet décuplé par les vents, le sable abrasif divise les feuilles longitudinalement en nombreuses lanières, ce qui donne alors l’illusion que ces deux uniques feuilles laciniées sont beaucoup plus nombreuses.

Welwitschia mirabilis pousse exclusivement dans le désert du Namib, le long d’une bande côtière de moins de 200 kilomètres de large, depuis la Namibie jusqu’à l’Angola.

Le Welwitschias mirabilis en Namibie: une véritable curiosité botanique

 

Général Sherman, l’arbre le plus majestueux (Parc National de Sequoia en Californie, USA)

Le General Sherman n’est pas l’arbre le plus haut du monde ni le plus gros à la base. Ce séquoia géant (Sequoiadendron giganteum) mesure tout de même 84 mètres de haut pour 24 mètres de circonférence (même 31,4 mètres à la base). Il faut tendre le cou pour discerner sa cime, large de 33 mètres, qui domine le parc national de Sequoia en Californie. Le General Sherman emprunte son titre « d’arbre le plus grand du monde » à son volume ou, plus précisément, au volume de son tronc. Le volume officiel mentionné sur la plaque près de l’arbre est de 1487 m3. Quant à son âge, il est plus que respectable: entre 2300 ans et 2700 ans !

Il faut tendre le cou pour discerner la cime du General Sherman, large de 33 mètres. Le General Sherman emprunte son titre « d’arbre le plus grand du monde » à son volume.

Le General Sherman dans le parc national de Sequoia en Californie

 

L’eucalyptus, un géant originaire d’Australie (Parc National de Karijini, Australie)

Arbre omniprésent dans le paysage du bush australien comme ici dans le Karijini National Park, l’Eucalyptus est aussi appelé gommier (« gumtree ») en raison de la gomme résineuse rouge qui s’écoule de ses blessures. Il est réputé efficace pour dégager les bronches et calmer la toux. Il a également, en usage externe, des propriétés cicatrisantes et antiseptiques. Il existe environ 700 espèces natives d’eucalyptus en Australie ! On trouve cet arbre au feuillage persistant et au tronc argenté dans de nombreuses régions d’Australie, du gommier argenté au gommier des neiges rouge des Alpes australiennes en passant par l’ancien gommier rouge des rivières dans les Flinders Ranges en Australie du Sud. Les Blue Mountains abritent la plus grande variété d’eucalyptus au monde et le nom de Blue Mountains vient en fait de la brume bleue qui serait générée par les arbres chargés d’huile. Les koalas se nourrissent exclusivement de certaines espèces d’eucalyptus. Sachez enfin que les plus grands arbres de la Terre sont des eucalyptus: le record de 132 mètres est détenu par un eucalyptus australien, battant le record de 113 m du séquoia Redwood.

L’eucalyptus aussi appelé gommier (« gumtree ») est un arbre omniprésent dans le paysage du bush australien comme ici dans le Karijini National Park.

Eucalyptus dans le parc national de Karijini

 

Le cyprès chauve, l’arbre aux racines aériennes (Bayous de Louisiane, USA)

Le cyprès chauve ou cyprès de Louisiane (Taxodium distichum) a le don de marcher sur l’eau. Il se dresse paisiblement dans les milieux humides et marécageux de Louisiane, et sa présence ne date pas d’hier. Elle remonte même à plusieurs millénaires. De mystérieux rideaux de mousse espagnole (signe de pureté de l’air) s’effilochent autour de ces cyprès qui peuvent atteindre jusqu’à atteindre 70 mètres de haut. Emblème de la Louisiane, le cyprès chauve est un grand conifère pyramidal adapté aux milieux humides grâce à ses racines aériennes servant de réserve d’oxygène et pouvant atteindre 1,70 mètres de haut ! Son bois est réputé imputrescible grâce à l’huile qu’il contient. Son bois est utilisé pour la construction ou l’ameublement. Ses feuilles, disposées en spirales autour du rameau, virent au rouge brique à brun en fin d’automne avant de tomber, fait rare chez un conifère… d’où son appellation « Chauve ».

Le cyprès chauve ou cyprès de Louisiane (Taxodium distichum) se dresse paisiblement dans les milieux humides et marécageux de Louisiane.

Cyprès chauve ou cyprès de Louisiane

 

Araucarioxylon arizonicum, l’arbre fossile (Parc National Petrified Forest en Arizona, USA)

Offrez-vous une promenade dans le temps en sillonnant les routes et les sentiers rocailleux du parc national de Petrified Forest en Arizona, à la recherche des fameux troncs pétrifiés desquels il tire son nom. Vous découvrirez des milliers de troncs fossilisés, la plupart appartenant au type Araucarioxylon arizonicum (classé dans la famille des Araucariacées), datant du trias (environ 250 à 200 millions d’années). Après leur mort, ces arbres géants furent enfouis sous des dépôts sédimentaires riches en silice, ce qui favorisa la conservation de leur structure. La silice remplaça lentement la matière végétale et fossilisa les troncs. Le bois pétrifié de cet arbre est souvent appelé « bois arc-en-ciel » en raison de la grande variété de couleurs que présentent certains troncs dont les oxydes de fer rouge (hématite) et jaune (limonite). On retrouve cette espèce éteinte de conifère aussi au Nouveau Mexique notamment à Bisti Wilderness.

Des milliers de troncs pétrifiées sont visibles le long des routes et les sentiers rocailleux du parc national de Petrified Forest en Arizona. Le bois pétrifié de ces arbres est souvent appelé « bois arc-en-ciel ».

Troncs pétrifiés du parc national de Petrified Forest

 

Œuvres d’Art-bres: ces arbres qui nourrissent l’imaginaire des hommes

Au fil des saisons, au fil des balades, les arbres nous inspirent. Qu’ils soient feuillus, épineux ou fleuris, gigantesques ou à taille humaine, les arbres existent sous de multiples formes. Vivantes œuvres d’art, certains arbres sont des beautés de la nature qui s’apprécient comme des peintures. Quoi de plus photogénique que la solitude d’un arbre ? Que peut-il y avoir de plus beau que le tronc d’un arbre naturellement peint de motifs arc-en-ciel ? La nature nous réserve parfois de magnifiques surprises…

 

Le Lone Cypress, un arbre seul luttant contre vents et marées (Pebble Beach en Californie, USA)

Fermement accroché à son éperon rocheux au-dessus de l’océan Pacifique, le Lone Cypress (Cupressus macrocarpa) défie les caprices de la nature, le froid, les tempêtes et l’érosion. Cet arbre iconique se dresse en sentinelle sur une pointe de granit le long de la route panoramique, 17 Mile Drive, dans le comté de Monterey, en Californie. Âgé d’environ 250 ans, il se trouve à côté de l’un des plus beaux (et des plus chers) terrains de golf du monde. Véritable fierté locale, on pourrait dire que le cyprès est à Monterey ce que les pyramides sont à l’Egypte et la Tour Eiffel à Paris ! En le contemplant au milieu des hordes de touristes, rappelez-vous simplement qu’en tant qu’espèce, le cyprès de Monterey ne se rencontre naturellement nulle part ailleurs sur Terre qu’autour de Pebble Beach et de Point Lobos…

Fermement accroché à son éperon rocheux au-dessus de l’océan Pacifique, le Lone Cypress se dresse sur une pointe de granit le long de la route panoramique, 17 Mile Drive, dans le comté de Monterey, en Californie.

The lone Cypress sur la côte californienne

 

Le Rowan Tree, l’arbre sacré des druides (The Cullins dans les Highlands, Ecosse)

Lorsque vous demandez à un écossais de nommer un arbre associé à son pays, l’arbre de Rowan lui vient immédiatement à l’esprit: « Oh rowan tree, oh rowan tree, / Thou’lt aye be dear to me ». L’arbre de Rowan (Sorbus Aucuparia) ou Sorbier des oiseleurs est connu pour ses jolies fleurs blanches en mai et ses baies rouge vif. Il peut atteindre une hauteur de 15 mètres et vivre jusqu’à 200 ans. Cet arbre rustique parvient à s’épanouir, accroché aux flancs venteux des montagnes des Highlands, sous un climat des plus difficiles. Il y a énormément de folklore autour du sorbier des oiseleurs. Selon la tradition celtique, l’arbre de Rowan, encore appelé arbre aux sorcières, offrirait une protection. Le bois de cet arbre était utilisé pour fabriquer des amulettes protectrices: des brindilles de Rowan étaient placées au-dessus des portes et des granges pour protéger les habitants contre le malheur et les mauvais esprits. C’était aussi l’un des arbres sacrés des druides !

L'arbre de Rowan (Sorbus Aucuparia) ou Sorbier des oiseleurs parvient à s’épanouir, accroché aux flancs venteux des montagnes des Highlands en Ecosse, sous un climat des plus difficiles.

L’arbre de Rowan dans les Highlands en Ecosse

 

L’Arbre de Josué, un arbre rendu célèbre par le groupe U2 (Parc National de Joshua Tree en Californie, USA)

Rendu célèbre par le groupe U2 dans son album Joshua Tree, l’arbre de Josué (Yucca brevifolia) est une espèce de la famille des Agavaceae, que l’on rencontre uniquement en Amérique du Nord, dans les États américains de Californie, d’Arizona, de l’Utah et du Nevada. La légende raconte qu’en 1844, lorsque l’explorateur américain John C. Fremont a vu pour la première fois un arbre de Josué, il l’a qualifié « d’arbre le plus repoussant du règne végétal ». Cet arbre à croissance très lente aux branches tordues, au tronc velu et aux feuilles dressées, vit 150 ans en moyenne. Son tronc étant constitué de nombreuses fibres et non d’anneaux, il est difficile d’évaluer son âge… L’arbre de Josué supporte les températures extrêmes et la sécheresse qui règnent dans le désert de Mojave en captant l’eau grâce à ses épines avant de la stocker dans son tronc fibreux. Toutefois, selon une étude menée par des scientifiques de l’Université de Californie Riverside (UCR), le futur des arbres de Josué semble déjà compromis à cause du changement climatique: d’après leurs estimations, à peine un arbre sur cinq devrait survivre au cours des 50 prochaines années.

L'arbre de Josué est une espèce que l'on rencontre uniquement en Amérique du Nord, dans les États américains de Californie, d’Arizona, de l’Utah et du Nevada.

L’arbre de Josué dans le parc national de Joshua Tree

 

Le dragonnier, un arbre à l’allure de grand parasol (île de Santo Antao, Cap Vert)

Arbre millénaire, le dragonnier (Dracaena) a l’allure d’un grand parasol qui peut atteindre plus de 20 mètres de hauteur avec un large pied soutenu par des branches entrelacées. Cet arbre s’est adapté à un environnement aride en redressant ses branches pour capter l’humidité de la brume. Le dragonnier produit une sève très rouge qui sert à colorer le rhum local, le Grogue du Cap Vert. Connue depuis l’Antiquité, cette sève rouge des dragonniers, appelée le sang-dragon, était utilisée comme teinture ainsi que pour ses propriétés médicinales (vertus hémostatiques et cicatrisantes).

Le dragonnier est un arbre millénaire qui s’est adapté à un environnement aride comme ici au Cap Vert. Il redresse ses branches pour capter l’humidité de la brume.

Le Dragonnier du Cap Vert

 

Le Kokerboom, un aloès avec plus d’une corde à son arc (Parc National d’Augrabies, Afrique du Sud)

Avec ses branches dressées formant un bouquet d’étoiles, les Bushmen l’appellent kokerboom, de l’afrikaans koker qui veut dire carquois et boom signifiant arbre. Son surnom d’arbre-carquois vient du fait que les chasseurs utilisaient ses branches légères pour en faire des carquois (étuis à flèches). Le kokerboom (Aloidendron dichotomum) est un aloès arborescent indigène du désert de Namibie, qui peut vivre jusqu’à 350 ans. On le trouve aussi en Afrique du Sud plus particulièrement dans la province Cap-du-Nord. Grâce à leur tronc fibreux capable de retenir l’eau, ces arbres sont bien adaptés au climat sec de la Namibie et du nord-est de l’Afrique du Sud. Malheureusement depuis quelques années, l’arbre-carquois connu pour sa tolérance à la sécheresse et sa longévité pourrait bien avoir atteint ses limites Il a été placé sur la liste rouge de l’IUCN (Union pour la conservation de la Nature et des ressources naturelles) parmi les dix espèces les plus affectées par le changement climatique, au même titre que des espèces animales comme le beluga ou le manchot empereur…

Avec ses branches dressées formant un bouquet d’étoiles, les Bushmen d’Afrique du Sud l'appellent kokerboom ou arbre-carquois.

Le Kokerboom ou arbre-carquois

 

L’Eucalyptus arc-en-ciel, l’arbre le plus coloré au monde (Parc du Volcan Arenal, Costa Rica)

L’eucalyptus arc-en-ciel (eucalyptus deglupta) est un arbre haut en couleur originaire de l’île de Mindanao dans les Philippines. Cet eucalyptus arc-en-ciel est le seul eucalyptus à vivre dans la forêt tropicale : on le trouve notamment dans le parc national du Volcan Arenal au Costa Rica. Bien que sa hauteur soit impressionnante (jusqu’à 60 à 75 mètres), c’est son écorce multicolore qui impressionne ! L’Eucalyptus arc-en-ciel perd en permanence son écorce, qui se détache en fins et longs lambeaux et qui change progressivement de couleur en vieillissant: d’abord d’un vert pâle puis vert foncé avant de devenir, bleu, violet puis orange et enfin marron. Son tronc est une mosaïque de couleurs donnant l’apparence d’un véritable arc-en-ciel d’où son nom ! On jurerait qu’un peintre y a essuyé ses pinceaux, mais ses couleurs sont bel et bien naturelles.

L’Eucalyptus arc-en-ciel perd en permanence son écorce, qui se détache en fins et longs lambeaux et qui change progressivement de couleur en vieillissant.

Eucalyptus arc-en-ciel au Costa Rica

 

Le Gommier rouge ou l’arbre à touriste ! (Las Terrazas, Cuba)

Le gommier rouge (Bursera simaruba) est un arbre de 5 à 15 mètres de haut, au tronc lisse, rougeâtre et brillant. Cet arbre au tronc rouge se reconnait facilement dans le paysage ! Il a pour lui une certaine agilité, s’implantant là où il peut, comme il peut, se contorsionnant pour aller chercher l’eau dont il a besoin. Cet arbre acrobate semble parfois avoir des attitudes presque humaines: ici il enjambe le chemin, là il semble tendre une main… L’écorce brun-rouge du tronc se desquame en bandes fines et transparentes, comme une peau ayant abusé du soleil, ce qui lui a valu le surnom « d’arbre à touristes ». Après incision, le tronc laisse exsuder un suc blanc aromatique. Les indiens caraïbes l’utilisaient en cataplasme sur les plaies, blessures, foulures et entorses. Les feuilles possèderaient également des propriétés médicinales, en tisanes, pour faire baisser la fièvre.

Le gommier rouge (Bursera simaruba) est un arbre de 5 à 15 mètres de haut, au tronc lisse, rougeâtre et brillant que l’on trouve notamment dans la région de Las Terrazas à Cuba.

Le Gommier rouge à Cuba

 

Le Ceiba ou Fromager, l’arbre sacré des Mayas (Parque natural El Cubano_Ceiba)

Le Ceiba (Ceiba Pentandra) ou Fromager ou encore Kapokier est un grand arbre des zones tropicales au tronc lisse et couvert de grosses épines coniques. Il est originaire d’Amérique du Sud, d’Amérique centrale (nous en avons vu notamment au Costa Rica et à Cuba), des Antilles et d’Afrique de l’Ouest. Sa cime en forme de parasol peut culminer à 50 mètres de haut, dominant largement la canopée dans la forêt tropicale. Le Ceiba était un arbre sacré pour les Mayas: il symbolisait l’axe du monde, « l’axis mundi », point de connexion entre ciel et terre. Cet arbre est aussi appelé kapokier ou arbre à kapok car il produit une fibre végétale imputrescible appelée le kapok. Les poils fins et soyeux recouvrant ses graines sont utilisés pour la production d’une fibre végétale appelée kapok. Elle est composée de 64 % de cellulose, 13 % de lignine et 23 % de pentosane. Cela lui a valu le surnom de bois coton ou « silk cotton tree » en anglais. Ce duvet blanchâtre, cotonneux et soyeux fournit une bourre imperméable, isolante et imputrescible que l’on utilise pour rembourrer les coussins, les oreillers, les matelas ou les gilets. Le kapok fournit aussi une alternative biodégradable aux adsorbants d’huiles synthétiques ou d’hydrocarbures lors de pollutions, suite aux naufrages de pétroliers par exemple.

Le Ceiba ou Fromager ou encore Kapokier est un grand arbre des zones tropicales (ici dans le Parque natural El Cubano à Cuba). Il a tronc lisse et couvert de grosses épines coniques.

Le Ceiba ou Fromager à Cuba

 

Les acacias morts de Dead Vlei: un paysage spectral et grandiose (Désert du Namib, Namibie)

Dead Vlei (composé des mots anglais « dead »: mort, et afrikaan « vlei »: marais) est l’un des endroits les plus visités par les photographes en quête de sites exceptionnels. On y trouve des acacias morts couleur ébène et séchés par le soleil, vieux de plus de 900 ans pour certains, posés sur un sol de sel et d’argile blanche, contrastant avec le ciel bleu et la couleur rouge vif des dunes. Dead Vlei se trouve dans le désert du Namib, le plus vieux du monde avec ses 55 millions d’années. Dans un océan blanc est entouré par les dunes rouges, les plus hautes du monde, des « squelettes » de bois projettent leurs immenses ombres sur le désert. La végétation de cette cuvette s’était développée après les crues de la rivière Tsauchab dues aux pluies abondantes. Mais la rivière qui y coulait a fini par se tarir. C’est de ce phénomène d’assèchement, vieux de plusieurs siècles, qu’est né le tableau qui s’offre aux visiteurs de Dead Vlei.

Dans le désert du Namib à Dead Vlei, des acacias morts couleur ébène sont posés sur un sol de sel et d'argile blanche, contrastant avec le ciel bleu et la couleur rouge vif des dunes.

Les acacias morts de Dead Vlei en Namibie

 

Des silhouettes d’arbres enneigés dans l’immensité du Grand Nord (Laponie finlandaise)

En Finlande, près de 97% des forêts sont formés de bois de pin, pin sylvestre, épicéa et bouleaux. L’hiver venu, le froid est mordant et les arbres se recouvrent d’une épaisse couche de glace et de neige, ne laissant apparaître que leurs silhouettes dans un paysage féerique. La Laponie finlandaise est un véritable paysage de carte postale hivernale. La randonnée en raquettes est une excellente façon de découvrir les vastes forêts vierges recouvertes de poudreuse immaculée. Vous y rencontrerez peut-être quelques rennes qui se nourrissent de lichens, d’écorce et de feuilles de bouleaux…

En Laponie, le froid est mordant et les arbres se recouvrent d’une épaisse couche de glace et de neige, ne laissant apparaître que leurs silhouettes dans un paysage féerique.

Silhouettes d’arbres enneigé en Laponie finlandaise

 


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